jeudi 2 février 2012

On oublie


On oublie que « ces terroriste » c’est nous, ce qu’on pourrait devenir dans un vide culturel, une pauvreté, une marginalité, un système d’enseignement vidé de toute consistance, une absence de perspectives valorisantes, un vide idéologique, un endormissement des sens, une conscience brouillé, un mode de vie consumériste, des valeurs fluctuantes…. on oublie que ces jeunes morts sous les balles, des jeunes au fleur de l’âge c’est une part de nous qui meurt, une part qu’on a échoué à faire vivre et éclore, oui on a échoué à créer des alternatives aux discours religieux populiste qui offrent à nos jeunes « Ben Ladden » comme unique héros dans lequel on se projeter. Alors taisez-vous…

dimanche 15 novembre 2009

"Délire d'une nuit d'octobre"


Arrivée en blanc
Des yeux désireux m’accompagnent
Beau dans le simple, le petit, le brut, le maladroit,
Un naturel voulu forcé joué
Cela va vite, s’enchaîne, se mélange, des voix de partout se battent se croisent,
Des voix internes qui s’adressent à l’autre
Pas de synchronisation possible
Pas de fusion, de fluidité, choc éclaboussures, fracas, fatigue, lassitude,

Vite vite, pour arriver au moment et puis encore vite pour épuiser le moment, et puis des corps las s’abandonnent
Je ne peux pas aimer, tension, hatte, impatience,
Pas encore vu les fleurs
Pas encore ouvert les yeux, la bouche dépasse le corps interrompt sa communion avec tout, l’oreille se frustre.

J’ai soif, soif d’apaisement d’apprentissage
Pourquoi affirmer, justifier, s’effacer,
Il faut du temps, du sens, simple, beau serin

Patience pour retrouver l’épingle dans la botte de foin
Retrouver le plaisir de la recherche
Retrouver l’essence des actes, des mots, des gestes



Octobre 2007

jeudi 12 novembre 2009

Félicitations mais pas de papiers pour les élèves «performants»


Félicitations mais pas de papiers pour les élèves «performants»
Immigration . Eric Besson a reçu des lycéens méritants de deux classes d’accueil. Et n’a pas voulu évoquer leur situation de sans-papiers.

Par VÉRONIQUE SOULÉ

Rania, Tiago, Anastasia, Parmiden, Leyi, Tirgran… Les élèves des deux «classes d’accueil», réservées aux nouveaux arrivants maîtrisant mal le français, du lycée parisien Paul-Valéry, étaient invités lundi chez Eric Besson. Photo de groupe dans le jardin, petits fours et discours : le ministre de l’Immigration avait sorti le grand jeu pour montrer que si la République expulse, elle sait récompenser les enfants d’immigrés, à condition qu’ils soient brillants.
Eric Besson a annoncé la création dès cette année de 200 bourses étudiantes d’un montant de 2 400 euros annuels, allouées pendant trois ans maximum et «récompensant des efforts exceptionnels d’intégration». Les candidats devront être déjà boursiers sur critères sociaux et avoir fréquenté des classes d’accueil - preuve qu’ils partent de loin et sont bien méritants. Ils devront en outre avoir décroché le bac avec la mention bien ou très bien, et être inscrits en IUT (Institut universitaire de technologie), en BTS (Brevet de technicien supérieur), ou en classe prépa. Ceux qui choisissent la fac sont donc exclus… «Nous avons voulu des filières exigeantes qui recherchent l’excellence», a indiqué le ministre.
«Egalité». Entouré de la proviseure de Paul-Valéry et de l’inspecteur chargé du second degré à Paris, Eric Besson a indiqué qu’il «détestait le terme de discrimination positive» mais que cela y ressemblait : «Nous rétablissons la véritable égalité républicaine». Interrogé sur les élèves qui veulent s’intégrer et étudier mais qui ont des conditions de vie trop difficiles pour y arriver, il a répondu que «les plus performants» méritaient davantage.
Pourtant concernés, les ministres de l’Education nationale, Luc Chatel, et de l’Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, étaient absents. Comme si leur collègue avait voulu tirer la couverture à lui. «C’était organisé chez nous, car c’est nous qui finançons à 100% et c’est nous qui avons eu l’idée», expliquait son entourage. Jusqu’au bout pourtant, une certaine confusion a régné : les élèves et leurs professeurs étaient persuadés d’aller chez Luc Chatel. La proviseure avait annoncé une invitation du «ministre», sans préciser. Lorsque la vérité s’est sue en vérifiant l’adresse, un élève a renoncé : majeur, il est menacé d’expulsion.
Dans ces classes, une bonne partie des familles est sans papiers.
Contradiction. Arborant le badge RESF (Réseau éducation sans frontières), un enseignant a dénoncé la contradiction entre accueillir tous les élèves et les expulser dès qu’ils ont 18 ans s’ils sont sans papiers. «Ce n’est pas l’objet de la discussion», a répliqué Eric Besson. Certains élèves se disaient choqués à la sortie. Une liste d’une quinzaine de familles a été transmise au ministère : les enfants, à Paul-Valéry, s’accrochent en classe, mais à quoi bon tant d’efforts si les parents sont sans papiers.

samedi 8 août 2009

"Le désir de souffrance"



Si je pense au désir de faire quelque chose qui démange et aiguillonne continuellement les millions de jeunes Européens qui ne peuvent plus qui ne peuvent plus supporter tout cet ennuis ni se supporter eus même, - je me rends compte qu’il doit y avoir en eux un désir d’endurer quelques souffrances afin de tirer de tirer de leur souffrance une raison plausible d’agir, d’accomplir un exploit. La détresse est nécessaire ! D’où le tapage des hommes politiques, d’où le grand nombre de « situations de détresse » fausses, inventées, exagérés dans toutes les classes possibles et l’aveugle complaisance à y croire. Ces jeunes gens exigent qu’on leur apporte ou leur fasse voir de l’extérieur non pas une sorte de bonheur-mais le malheur ; et leur imagination est déjà occupée d’avance à en faire un monstre, afin de pouvoir ensuite lutter avec un monstre. Si ces assoiffés de détresses sentaient en eux la force de se faire du bien à eux-mêmes de l’intérieur, de faire quelque chose pour eux-mêmes, ils sauraient aussi se procurer de l’intérieur une détresse propre, proprement personnelle. Leurs inventions pourraient alors être plus subtiles et leurs satisfactions faire entendre comme une belle musique : alors qu’ils remplissent aujourd’hui le monde de leurs cris de détresse et par conséquence bien trop souvent du sentiment de détresse! Ils ne savent rien faire d’eux-mêmes et ainsi ils tentent le diable en évoquant le malheur d’autrui : ils ont toujours besoin d’autrui ! Et sans cesse d’autrui !- Pardons, mes amis , j’ai osé tenter le diable en parlant de mon bonheur.


Nietzsche, Le gai savoir
Photo : Jean Chamoux